Matthieu 13, 44-45 trésor

Message partagé lors du culte du dimanche 16 octobre 2022

Textes de référence : Psaume 119, 161-168 et Matthieu 13, 44-46

Intro pour le début du culte

Le passeur de bicyclette

Juan arrive du Mexique à la frontière séparant le Mexique des États-Unis  en bicyclette. Il a un gros sac sur ses épaules. Le douanier l’arrête et lui demande : – Qu’est-ce que tu as dans ton sac ? Il répond : – Du sable. Le douanier, incrédule, lui dit : – On va voir ça.. Descends du vélo ! Le douanier ouvre le sac et répand le sable qu’il contient sur le sol. Il fouille dedans sans rien y trouver. – C’est bon, lui dit-il. Juan ramasse le sable du mieux qu’il peut et repart sur sa bicyclette. Une semaine plus tard, la même chose se produit. Le douanier demande à Juan : – Qu’est-ce que tu as dans ton sac cette fois ? Juan répond : – Du sable. Le douanier, qui n’est toujours pas convaincu, décide de détenir Juan pour  la nuit et d’envoyer un échantillon du sable pour analyse. Le lendemain,  les résultats révèlent qu’il s’agit bien de sable. Il laisse donc Juan  repartir sur son vélo. Le petit manège se poursuit tous les deux ou trois jours pendant les quelques années qui suivent. A chaque fois, le douanier fouille le sac de sable. Il envoie régulièrement des échantillons pour analyses de toutes sortes mais toujours sans rien trouver d’autre que du sable. Finalement, quelques années plus tard, Juan arrête de traverser la frontière en bicyclette avec son sac de sable.

Un beau jour, alors qu’il est en retraite, le douanier prend ses vacances au Mexique et rencontre Juan dans un petit bar sur la plage. – Hé ! je te reconnais, toi ! Tu n’es pas le gars qui traversait la frontière en bicyclette avec un sac de sable ? Juan reconnaît le douanier et lui répond : – Oui, c’est moi. – Qu’est-ce que tu deviens ? lui demande le douanier. – Je me suis acheté ce petit bar et je vis tranquillement, répond Juan. Le douanier se décide finalement à lui demander : – Écoute, je suis à la retraite et je n’ai plus aucun pouvoir. Je voudrais bien savoir une chose. Je n’ai jamais arrêté de penser à ça depuis que je t’ai vu la première fois. Juste entre toi et moi, tu faisais de la contrebande ?.. Juan esquisse un petit sourire et répond : – Oui, et c’est comme ça que je me suis acheté ce bar. Le douanier s’approche un peu et demande à voix plus basse : – Et qu’est-ce que tu passais frauduleusement aux douanes ? – Des bicyclettes.. (La réponse à nos questions n’est pas toujours là où nous l’espérons, là où nous le pensons)

Intro lectures bibliques

À l’époque de Jésus nombreux groupes religieux annonçaient pour Israël la délivrance de l’oppression romaine, certains comme les Zélotes, n’hésite pas à prendre les armes, d’autres comme les pharisiens comptaient sur l’obéissance aux commandements pour espérer l’avènement de cette libération, d’autres (Qumran) encore se sont retirer pour créer un royaume entre pure et entre parfait

Message

Vous avez vu ? Vous avez vu, là, un coffre à trésor, mais quel trésor peut-il bien se cacher ? Quel trésor allez-vous découvrir ce matin ?

Nous avons tous des trésors dans nos vies, ce qui est précieux, ce qui a de la valeur… Pour Raymonde, c’est sa famille ; Pour Jean c’est sa collection de timbres, pour Lucienne c’est ses amis des cartes, pour Luc c’est sa vielle voiture qu’il a retapé tout seul…Et pour vous, où se trouve vos trésors ?

La venue du royaume, la libération de la domination romaine était donc dans un avenir à espérer, une espérance pour demain, pour un lendemain meilleur. Or, Jésus va totalement modifier cette perspective et vous savez comment ?

Le royaume de Dieu s’est approché dit Jésus au début de l’Évangile de Marc,  la question n’est donc plus d’attendre des lendemains meilleurs, mais d’accueillir déjà aujourd’hui ce qui est donné, ce qui est déjà en train de naître à présent.

(Avez-vous remarqué le Royaume n’est pas le trésor ni même le marchand non le royaume est un événement qui arrive à quelqu’un c’est un déplacement une ouverture une nouveauté)

Le monde du travail était bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. En effet, les hommes attendaient sur les places du village pour être embauché pour la journée. Ainsi, l’homme qui travaillait aux champs était certainement un journalier engagé par un paysans pour une journée de travail justement. Il ne cherche rien, mais il tombe sur un trésor. Il faut savoir que dans la Palestine du temps de Jésus il n’y avait ni banque, ni coffre-fort. La meilleure manière de tromper les voleurs était donc de cacher sa fortune dans une caissette et de l’enfuir quelque part dans la terre. Mais vous l’aurez compris, je vous déconseille de le faire dans votre jardin, aujourd’hui nous avons justement des lieux plus sûrs. Mais voilà, ni banque, ni coffre-fort, donc la fortune était enfouie dans la terre. Mais voilà, Il arrivait même que le propriétaire ne retrouve plus son bien et d’autres personnes pouvait alors tomber dessus par chance, c’est bien ce qui arrive ici à cet ouvrier agricole. Une surprise inattendue, elle n’est pas le fruit se ses capacités, ni de ses efforts, ça lui est donné de tomber dessus. Et notre homme est dans la joie. Ainsi, le Royaume de Dieu, la manifestation de Dieu suscite une découverte joyeuse, réveille une joie inattendue.

Je vous avais déjà parlé du livre de Anne-Dauphine Julliand, intitulée « Consolation ». Elle a perdu ses deux filles de maladie. Elle raconte qu’elle a toujours les ongles vernis. Ce n’est pas de la coquetterie, mais un acte de résistance au malheur. Lors des cérémonies d’enterrement pour ses filles, toutes les femmes présentes s’étaient teint les ongles en rouge pour témoigner d’une résistance solidaire au malheur. Cette solidarité toute féminine était pour elle un signe fort que la souffrance ne prendrait pas toute la place, que la tristesse n’aurait pas le dernier mot et que malgré tout des joies inattendues justement seraient encore possibles.

Vous avez vu ? Vous avez vu, là, un coffre à trésor, mais quel trésor peut-il bien se cacher ? Quel trésor allez-vous découvrir ce matin ?

Avez-vous remarqué, notre homme n’agit pas dans la précipitation, il cache à nouveau le trésor et s’en va, tout le contraire de la peur de perdre ce qu’il a trouvé. Il a confiance il se donne du temps et il va et surtout vendre tout ce qu’il a pour acheter ce champ. En effet, selon le droit de l’époque les trésors que l’acheteur d’un terrain a trouvé en faisant des fouilles lui appartenait. L’homme fait donc ce qu’il faut pour être en règle et pour éviter toute contestation possible. Désormais ce qui est au cœur de son désir c’est la joie qu’à procurer la découverte de ce trésor.

Parfois, nous nous attachons à la tristesse qui nous traverse, nous ne vivons que dans notre tristesse, notre vie semble comme sans issu après le départ d’un conjoint, d’un enfant… Parfois, nous nous attachons à la peur de l’échec, comme si nous continuions à porter le poids de nos échecs passés, comme si nous ne serions pas étonnés d’échouer à nouveau… Parfois, nous nous attachons à la rancœur qui a pris place en nous, comme si le mal subi ne pouvait plus nous quitter…

Alors oui, nous connaîtrons encore des tristesses, encore des échecs, encore des rancœurs… Mais heureusement, ce matin une petite parabole vient simplement nous rappeler qu’ils ne pourront empêcher de trouver sur notre chemin des trésors qui réveillent des joies insoupçonnées, qu’ils ne pourront empêchés que prennent place ces joies toutes simples. Autant de signe de la présence de Dieu qui se tient là où nous pensions que plus rien ne tient. A trop regarder par terre vers ce qui ne vas pas, on en oublierait sa main qui nous maintient.

Vous avez vu ? Vous avez vu, là, un coffre à trésor, mais quel trésor peut-il bien se cacher ? Quel trésor allez-vous découvrir ce matin ?

Des petits trésors, petits trésors dont la découverte permet un espace pour des joies inattendues, comme la solidarité féminine d’ongle teints pour entourer Anne Dauphine Julliand, comme la vive émotion de se redécouvrir aimé pour qui nous sommes, comme la satisfaction d’une simple réussite…   Autant de signe de la présence de Dieu qui se tient là où nous pensions que plus rien ne tient. A trop regarder par terre vers ce qui ne vas pas, on en oublierait sa main qui nous maintient.

Alors ouvre les yeux, les yeux de ton cœur, il y aura encore pour toi des petits trésors déjà aujourd’hui, demain et après.

Amen